◭ candidature staff.

Il fut un temps où les mondes vivaient en autarcie les uns des autres. Où ils n’avaient même pas conscience de l’existence des ces êtres dont ils sont si proches. Il fut un temps où les demi-dieux naissaient, grandissaient, et mouraient, car tel était leur destin. Il fut un temps où un mage noir tuait sans que personne ne l’arrête. Il fut un temps où deux jeunes garçons prirent les choses en main et sauvèrent leur univers.  Il ut un temps pour une rencontre. Un électrochoc. Sorciers et divinités s’allièrent. Se détestèrent. S’aimairent. Il est maintenant un temps où les mondes vivent en coalition sans même éveiller les soupçons des moldus, ou humains, comme ils les appellent.

Doux ronflements. Gaïa, après un réveil fulgurant, et l’ouverture des portes des Enfers, s’est rendormie suite à la franche réussite d’une quête qui aura fait couler beaucoup d’encre. Après la victoire sur Cronos et la découverte du Camp de Jupiter, il semble soudain qu’une accalmie ait lieu pour nos sang-mêlés.

Soupirs de soulagement. Voldemort a enfin été tué. Et ce définitivement. Après une chasse aux horcruxes éprouvante pour toute une génération, la paix semble enfin règner sur le monde sorcier. Les élèves de septième année se voient forcés de passer une année supplémentaire dans ce château qui fut le lieu de leurs pires cauchemars comme de leurs plus belles joies.

Sourires radieux. On peut enfin se détendre chez les demi-dieux, et alors que les grecs retrouvent leur colonie tant aimée,des voyages dans les familles sont autorisés pour les romains, ainsi que – et ce n’est pas de trop – des grasses matinées. Avez-vous déjà eu le plaisir, que dis-je, le bonheur de dormir jusqu’à midi, en sentant l’agitation d’un camp autour de votre petite caserne ? On voit aussi apparaître des cheminées, dans la Grande Maison, dans la Maison du Sénat, et devant la Grande Salle de l’école de magie. La poudre de Cheminette est utilisée au delà des doses prescrites dans ces lieux si fréquentés par nos jeunes gens pour permettre un trafic plus fluide, plus rapide, et bien meilleur marché que celui des autoroutes aériennes empruntées par les pégases qui sont très fatigués par ces voles transatlantique.

Rictus cruel. Elle se tient droite, à l’endroit même où, quelques mois plus tôt, s’était tenu Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom avant de réduire à néant la barrière magique qui protégeait l’école. Mais elle n’a pas l’intention de les tuer tout de suite. Non. Il faut les faire souffrir avant. C’est bien plus jouissif quand ils souffrent. Et ils ont mérité de souffrir. On ne réduit pas au silence la grande Morgane, descendante d’Hécate, la reine de toute magie.  D’ailleurs, Hécate devrait être là. À ses côtés. Hécate devrait la soutenir. Elle devrait soutenir sa fille dans son entreprise. Et détruire la magie – tous mondes confondus – en sa compagnie.

Moue approbatrice. La déesse de l’indécision bascule du bien au mal en une fraction de seconde, c’est bien connu. Ainsi, Hécate et Morgane se retrouvent, et échafaudent des plans d’attaque. Ecrivent des discours pour leur armée.

Grincements de dents. C’est reparti pour un tour. La guerre est à nouveau déclarée, il faut croire. À peine quelques semaines de répit pour nos pauvres adolescents qu’une déesse lunatique et sa fille avide de vengeance débarquent sans crier gare.

Sourires entendus. Pour la première fois depuis des années, des siècles même, les deux grands mondes magiques se sont mis d'accord sur quelque chose à l'unanimité. Ils ne sont pas certains d'avoir pris la bonne décision, mais elle est prise. Elèves de Poudlard et demi-dieux. Dieux et sorciers. Créatures de toutes sortes et de tous horizons. Ce sera ce premier mai, date rendue symbolique par la chute du Seigneur des Ténèbres.

Larmes prévisibles. Ils y ont vécu des années, que ce soit un camp, une colonie ou une école. Savoir que c'est la fin est difficile pour la plupart des jeunes, et encore plus pour les adultes qui les encadrent. On voit monsieur D. verser sa petite larme, et le professeur McGonnagal réprimer un sanglot. L'émotion est palpable partout, et les dieux eux-mêmes se sont déplacés pour l'occasion.

Regards mélancoliques. Harry, serrant Ginny dans ses bras, regarde une dernière fois ce château qu'il a tant aimé. Percy, lui, a enfoui son visage dans les cheveux blonds d'Annabeth pour ne pas voir la Colonie se désagréger sous ses yeux. C'était leur décision à tous. Jason, Percy, Harry, Neville, Annabeth, Hazel, Rachel, Luna, Zeus, Hagrid... Ils étaient tous d'accord. Mais à tous, cette décision brisait le coeur. Alors qu'ils voyaient pour la toute dernière fois leur chez-eux, le seul endroit où ils se sont sentis en sécurité, ils imaginaient un monde sans Poudlard. Sans leur Colonie. Sans le Camp de Lupa. Etait-ce possible ? Allaient-ils survivre ?

Souvenirs douloureux. Personne ne les a oubliées ces guerres. Elles ont trop durées. C'était trop dur, pour trop de monde. Qui ne se souvient pas de la mort de Fred ? De celle de Silena ? Ou encore de celle de Bianca ? Tout le monde gardera ces instants horribles en mémoire, totue leur vie. Il faut mettre un terme à toute cette souffrance. C'est le but premier de cette grande décision.

Discours magiques. Partout à travers le monde se tienent des réunions pendant lesquelles on exhibe des portraits tels que ceux de Dumbeldor, ou de Luke. On annonce la fin des guerres du monde magique. Et surtout, on annonce la fin des symboles de ces problèmes. On espère que ces lieux qui ont été les quartiers généraux des rébellions et des conflits n'existant plus, les conflits disparaissent également.

Nos héros sont tous réunis, ici, dans de petites barques, sur le Lac Noir. Un sorcier pour un sang-mêlé. Tout le monde a les yeux rivés sur l'école de Magie, qui explose. Tourelle après tourelle. Mur après mur. Vitrail après vitrail. Le soleil couchant, plus rougeoyant que jamais, pour seul arrière plan.
Quelques heures plus tôt, c'est au pied du pin de Thalia qu'ils étaient, alors que la Colonie des Sangs Mêlés si chérie de Chiron partait en fumée, brûlée par les flammes d'Héphaïstos lui-même. Et dans quelques heures, ils seront à San Francisco, pour terminer avec ces lieux qui sont peut-être un peu maudis, et noyer sous les flots de Neptune le Camp de Jupiter.

Cedric allait craquer. C'était terrible. Il faisait son possible pour rester maître de ses émotions, sans doute pour m'éviter de les subir. Mais il allait finir par éclater. Je le savais au bord des larmes. Ce ne pouvait être qu'une chose. Une personne. Quatre lettres. L. Y. L. E. Comme je le comprenais. Ce devait être tellement dur pour lui. J'avais perdu mon alter-ego. Il avait perdu l'amour de sa vie. Au point qu'il avait souhaité faire voeu de chasteté.
Il souhaitait partir. Et honnêtement, ça ne me dérangerait pas. Bien au contraire. Malgré la présence de Cedric, je frissonnais toujours du froid ambiant, et retrouver la chaleur de ma tente - que personne n'avait souhaiter partager avec moi. Et puis ce temple… Désarmant. Un comble pour le dieu de la guerre, non ? C’était un endroit paisible, d’une certaine façon. Je venais là pour réfléchir. Mais c’était terriblement angoissant, également. J’étais sur le point de me lever, quand il m’est tombé dessus. Enfin. Pas seulement moi. Sur Cedric aussi. J’avais pris un coup de pied dans l’arrière du crâne. Si Cedric ne m’avait pas serrée contre lui, je me serais probablement étalée de tout mon long aussi lamentablement que le pauvre garçon qui nous a marché dessus. La douleur que la chute de cet inconnu a engendré était telle qu’il lui était certainement impossible de ne prendre conscience d’une infime partie de la souffrance qu’il nous infligeait. J’avais mal. Mais associée à ma douleur, celle de Cedric. J’avais mal pour deux. Lui aussi, je n’avais aucun doute là-dessus. C’était horrible. L’inconnu s’est excusé, je crois. Franchement ? Ne peut-on pas nous laisser ? Au moins au milieu de la nuit, sur la colline des temples ? Non ? Mais pourquoi ? Pourquoi les dieux nous prennent-ils pour leurs marionnettes ? Ils avaient tous des tas d’enfants partout. Pourquoi Cedric ? Et pourquoi moi ? Je ne suis même pas une demi-déesse.
J’ai passé ma main à l’arrière de mon crâne. Où le pied avait frappé. Sous mes cheveux emmêlés, un liquide tiède et poisseux m’a couvert les doigts. Il ne manquait plus que ça. Evidemment. Aux dieux la tente tiède. J’allais finir la nuit à l’infirmerie. C’était certain. Je me suis relevée difficilement. La tête me tournait. Ma vision était floue par moments. J’ai aidé Cedric à faire de même.
« Rien de casser ? »
Si. Si, il était brisé. Cedric était en morceaux. Seulement, ça ne se voyait pas. J’avais l’impression terrible de le détruire. Mais pouvais-je seulement vivre sans lui ? Bien sûr que non. J’en ai plus qu’assez que les dieux se jouent de nous. D’être la victime. Toujours. Encore. Eternellement. J’avais donné dans ce rôle. Depuis la mort de ma mère, avais-je seulement eu un instant de répit ? Je n’avais même pas pu pleurer la mort de ma propre mère. À neuf ans seulement, il m’avait fallu être forte comme un adulte. Pour préserver mon père. Un père qui aujourd’hui n’est plus rien. J’avais l’impression horrible d’être à la fois la fièvre et le médicament. Pour arrêter l’un, il faut de l’autre. Mais on ne prend pas du second si le premier n’est pas présent. Je ne devais pas être là. Mais ma place n’était nulle part ailleurs.
J’ai jeté un coup d’œil au jeune homme qui nous avait marché dessus, avant de détourner le regard. Je ne le connaissais pas.
C’est un des avantages d’être transparente. Je vois les gens. Je mémorise leur visage. Leur nom si je l’entends. Mais lui, je ne l’avais jamais vu. J’en étais certaine. Mais… Mais…
Ses yeux. Ses yeux. Son regard. Ce regard que j’avais peur d’avoir oublié, et qui me fixait à présent, me jaugeant comme s’il me découvrait lui aussi. Comme s’il tentait de deviner dans mon expression quelle était mon histoire.
Il était troublé. Il a cligné deux fois des yeux, changeant la couleur de ses iris d’un battement de cil digne d’Aphrodite. La voix changeait. La couleur de ses yeux. De ses cheveux. De sa peau. Son visage. Son corps entier. Mais ce regard. Jamais. Ils pourraient le déguiser autant qu’ils le voudraient, ce sera toujours Lyle. Et je le connaissais trop bien pour ne pas le reconnaître. Même s’il avait été un sombral dans les bois, je l’aurais reconnu.
Lyle. Ce même Lyle qui s’était suicidé quelques huit mois plus tôt. Ce même Lyle qui avait fait couler tant d’encre. Tant de larmes. Ce Lyle que j’aimais. Qui m’avait tant manqué. J’ai cligné des yeux, et tout m’est soudain apparu terriblement trouble. J’ai saisi le bras de Cedric pour ne pas tomber. J’ignore si mon sens de l’équilibre était altéré par le choc de retrouver Lyle, ou par le coup dans les cervicales qu’il m’avait assené.
Lyle. Lyle ne me reconnaissait pas. Je l’avais compris tout de suite. Il avait néanmoins une vague idée de qui j’étais. J’en étais certaine. Peut-être avait-il entendu parler de moi, que sais-je.
J’avais… Une foule de sentiments se bousculaient dans mon crâne endolori. La joie. Immense. Terrible. Mais couverte d’une couche épaisse de colère. Contre les dieux. Contre moi. Contre Cedric, un peu. Contre Lyle, surtout. Les morts reviennent-ils souvent des enfers ? Lyle était-il vraiment mort, si non ? Je ne savais plus où j’en étais. J’avais une folle envie de me jeter dans ses bras. Une folle envie de faire demi-tour, et de me sauver en courant. De me rouler en boule dans mon lit. De fermer les yeux du plus fort que je le peux. Jusqu’à me convaincre que Lyle n’a jamais existé. Qu’il n’est que le fruit de mon imagination. Parce que ce quinzième dortoir était trop sombre. Trop vide. J’étais trop petite. Trop faible.
J’ai lâché le bras de Cedric un instant, avant de m’y cramponner comme si lui seul avait le pouvoir de me sortir de cet enfer dans lequel j’étais enfermée cette nuit. J’aurais dû le regarder. Lui sourire. Pour le rassurer. Lui faire comprendre que cette marée de sentiments tous aussi contradictoires les uns que les autres n’était rien. Que ça allait. Que tout allait bien. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas détacher mon regard de celui de Lyle.
Je ne sais pas comment j’ai fait. Les dix bons mètres qui me séparaient du Serdaigle ont disparus, tout simplement. J’ai bondi. J’ai couru. J’ai transplané. Je n’en ai aucune idée. Seulement, la seconde qui suivait, j’étais à califourchon sur Lyle, et je l’étranglais.

Ava s'était levée du mauvais pied ce matin-là. Elle avait été réveillée par une vulgaire Serpentard qui lui avait crié dans les oreilles. Puis au moment de prendre sa douche une blonde la poussa et lui pris sa place. A partir de ce moment, Ava commença à être d'une humeur massacrante. Au sens propre du terme, elle avança dans les couloirs, poussant d'un grand coup d'épaule chaque personne qui passait à proximité-d-elle, sans même regarder qui elle avait poussé. Malheureusement pour elle, l'une de ses gentilles personnes n’était rien d'autre que son professeur de potion. Quand je dis "gentille" ce n'est pas vraiment le cas, il ne fut pas très compréhensif, malgré la position haute placée d'Ava il lui donna deux bonnes heures de retenues, elle devrait récurer des chaudrons. Déjà que deux heures de retenues étaient un acte cruel il faillait qu'Ava se souille les mains à cause de vieux chaudrons tout crasseux. Ava en était enchantée ! Toute sa journée était alors merdique, elle ne mangea pas avec ses amis, croisa Amber des dizaines de fois et en plus de sa fatigue elle devait se taper une retenues.
C'était déjà le soir, Ava espérait que ses deux heures allaient se passer dans le plus grand calme, mais ce qu'elle n'avait pas prévu c'est qu'ils seraient deux à être collé par cet affreux professeur de potions. En arrivant devant la salle un garçon de septième année attendait adossé contre les murs froids. Elle reconnaitrait cette bouille entre mille, c'était le jumeau maléfique de Drizzle, Noah. Elle l'avait déjà croisé dans un couloir ou deux et sa soeur, Drizzle une grande amie à Ava ne lui avait dit que dès les choses négatives sur lui, ce qui n'engendrait rien de bon. Elle comprit qu'elle n'allait pas passer une bonne soirée.

L'ouverture saccadée de la porte sorti Ava dans ses pensées. Le professeur tendait sa main comme s'il attendait quelque chose, Ava ne compris pas tout de suite avant de voir que la baguette de Noah si figurais déjà. Ils n'avaient donc pas le droit d'utiliser la magie pour nettoyer. Ava ne savais pas qu'en retenue la magie était interdite, elle n'était pas le genre de fille à enfreindre le règlement, quoi qu'elle l'avait certaines fois enfreins pour raison personnelle. Elle entra dans la sombre salle, suivit de près par son coéquipier de nettoyage non désiré. L'affreux leur montra les outils nécessaires pour leur tâche avant de partir je ne sais où.

Je te préviens, je ne compte pas nettoyer ça toute seule. Je t'explique en deux mots tu prends ton éponge et tu frottes en faisant des va et vient... Enfin tu dois avoir l'habitude, d'après ce que j'ai entendu dire.

Ava avait été on ne peut plus clair avec ce mouton, elle ne comptait pas se faire marcher sur les pieds. Elle avait peut-être été trop franche, mais elle n'en avait rien à faire. Elle n'allait pas non plus faire la gentille, par merlin !

Tu commences ici -montrant une étagère assez haute-tu es grand alors ça devrait être facile. Au fait ce n'est pas une question !

Elle se retourna pris une éponge au passage et commença à astiquer un chaudron.